lundi 24 février 2014

ARABIE SAOUDITE


Le jeu des puissances régionales dans le moyen orient

LE ROYAUME DÉCHU


Plus que jamais le colosse saoudien a des pieds d’argile. Toujours incapable de se réformer, le royaume wahhabite voit toute sa puissance régionale reculer en faveur de l’Iran. Naguère champion incontesté du monde arabe, Riyad a perdu son pouvoir sur l’Irak, n’a pas réussi à déloger Assad en Syrie et voit qu’au Liban le Hezbollah chiite contrôle le pays. L’ouverture de Washington sur Téhéran, ennemi juré des Saoudiens, fait craindre le pire : un lâchage américain du royaume, qui ne serait plus vital pour Washington.

Un vent de panique souffle

sur l’Arabie Saoudite. La politique américaine n’a fait que fragiliser son pouvoir et renforcer l’emprise de l’Iran sur le Moyen-Orient. Center for Strategic and International Studies (extraits) Washington

Les observateurs occidentaux n’envisagent en général l’Iran que dans le cadre de ses efforts pour devenir une puissance nucléaire. La réalité au sein de cette région est bien différente. Aux yeux de l’Arabie Saoudite et des autres Etats arabes du Golfe, les soulèvements dans le monde arabe ont été un prélude au chaos, à l’instabilité et à des changements de régime qui n’ont entraîné que violences et déclin économique. Les tensions entre l’Iran et l’Arabie Saoudite reflètent un grand rapport de forces à l’échelle régionale, qui concerne la sécurité intérieure, la puissance régionale et les menaces asymétriques bien plus que les arsenaux nucléaires. Il existe une compétition entre l’Iran et les Etats arabes du Golfe, qui présente un risque pour les intérêts vitaux et la survie de chaque régime.

Cet affrontement entre l’Iran et l’Arabie Saoudite se complique en raison des doutes croissants des Saoudiens et d’autres Arabes à propos de leur alliance avec les Etats-Unis et de la politique américaine dans la région. Au sein des populations arabes, cela se manifeste par un vaste éventail de théories du complot selon lesquelles les Etats-Unis se prépareraient à abandonner leurs alliances dans le monde arabe pour se tourner vers l’Iran. Dans les gouvernements et les ministères de la Défense, ces doutes prennent la forme de craintes concernant le déclin d’un pays [les Etats-Unis] qui bénéficie d’une “indépendance énergétique” et qui, las des guerres, paralysé par l’indécision de son président et les débats budgétaires, se tourne vers l’Asie.

Entre musulmans


Enfin, rares sont ceux aux Etats-Unis et en Occident qui comprennent que le conflit n’oppose pas uniquement les sunnites et les chiites, mais aussi tous les régimes de la région avec leurs islamistes violents. Selon les données publiées par le National Counterterrorism Center (NCTC, centre américain de lutte contre le terrorisme), presque tous les attentats dans le monde sont le résultat d’attaques entre musulmans, et l’essentiel des violences est dû à des affrontements entre musulmans sunnites. L’Occident est à la périphérie et non au cœur de ces conflits. Il s’agit d’un choc au sein d’une civilisation et non d’un choc entre les civilisations.

Ce sont là des perspectives du Golfe et du monde arabe que les Etats-Unis et l’Europe ne peuvent se permettre d’ignorer. Elles concernent des divisions et des menaces qui sont parfaitement réelles, dans une région où 20 % des exportations mondiales de pétrole, 35 % du pétrole expédié par bateau et une grande quantité de gaz naturel passent par le détroit d’Ormuz [qui relie le golfe Arabo-Persique au golfe d’Oman]. Des millions de barils supplémentaires passent par la mer Rouge et un flux croissant d’or noir traverse la Turquie, routes de transbordement qui sont également touchées par l’instabilité régionale.

L’économie mondiale et celle des pays développés dépendent fortement de la stabilité et de la sécurité de ce flux, ainsi que de la hausse régulière de son volume à l’avenir. Aucune nation ne peut s’isoler d’une crise qui secoue le Golfe. Le ministère de l’Energie américain continue de prévoir une dépendance des Etats-Unis d’au moins 32 % sur les importations de carburants liquides d’ici à 2040, selon les estimations publiées en décembre 2013. Par ailleurs, l’économie américaine restera bien plus dépendante des importations indirectes – c’est-à-dire des importations de biens manufacturés venus d’Asie, qui dépendent du pétrole venu du Golfe – que des importations directes de pétrole.

L’économie mondiale dépend fortement de la stabilité et de la sécurité de l’or noir


Les tensions avec l’Iran au sein du Golfe ne sont pas nouvelles. Les craintes des Arabes sont liées aux récentes menaces iraniennes de bloquer le détroit, à l’intervention iranienne au Liban, qui remonte à la fondation du Hezbollah [1982], au rôle croissant de l’Iran en Irak depuis la chute de Saddam Hussein, en 2003, à l’alliance de l’Iran avec la Syrie, ainsi qu’à une vaste course aux armements dans le Golfe.

Depuis peu, ces tensions reposent sur la peur que les accords conclus récemment sur le nucléaire entre l’Iran et le groupe P5 + 1 (les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et l’Allemagne), ainsi que l’absence d’intervention américaine en Syrie signifient que les Etats-Unis cherchent à se rapprocher de l’Iran aux dépens du monde arabe.

Dans le cas d’Etats du Golfe comme l’Arabie Saoudite, les hauts responsables estiment que l’Iran présente une série de menaces militaires qui vont de ses forces asymétriques à ses efforts pour obtenir un arsenal de missiles nucléaires.

Il est impossible d’assister à une conférence arabe sur la sécurité dans le Golfe sans faire face à de nombreuses personnes selon qui les Etats-Unis mettent en œuvre réellement un dialogue secret, voire un complot, pour s’allier à l’Iran et soutenir les chiites au lieu des sunnites.

En Arabie Saoudite, les responsables ne voient pas les soulèvements du monde arabe comme un “printemps” ou comme un prélude à des réformes politiques, à la démocratie et au développement. Ils observent toute la région et ils voient le chaos régner en Egypte, en Libye, en Tunisie, en Irak et au Yémen. Ils constatent que l’importance attachée par les Etats-Unis et l’Europe aux droits de l’homme et à la démocratie n’a fait jusqu’à présent que dévaster les nations les plus touchées et menacer directement leur pays et leur système politique.

Certes, les dirigeants saoudiens les plus sophis-tiqués et les mieux informés ne partagent pas les théories du complot sur les Etats-Unis et l’Iran ou sur les efforts américains et européens pour placer les Frères musulmans au pouvoir en Egypte. En revanche, ils voient que les initiatives des Américains et de leurs alliés en Irak ont conduit à la création d’une dictature de facto chiite, ainsi qu’à la destruction des forces irakiennes, qui contrebalançaient la puissance militaire iranienne. Les experts occidentaux pourraient faire valoir, non sans raison, que les soulèvements qui agitent le monde arabe depuis 2011 sont le résultat de décennies de répression autoritaire, de développement économique médiocre, d’inégalités croissantes et de corruption.

Il n’en demeure pas moins que l’Arabie Saoudite et les monarchies du Golfe ont raison de penser que ces insurrections menacent directement leurs frontières. Il est également intéressant de noter que de nombreux responsables russes et chinois interprètent de la même manière les conséquences des soulèvements du monde arabe.

L'option nucléaire


Plusieurs Etats arabes du Golfe sont également confrontés à des menaces sectaires qui, selon eux, sont activement exploitées par l’Iran. Le Koweït, l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis et le Yémen comptent d’importantes populations chiites, et Bahreïn – un bouclier [face à l’Iran] pour l’Arabie Saoudite – est majoritairement chiite. Et, si Riyad ne donne pas priorité à la menace nucléaire iranienne mais à d’autres menaces plus immédiates, cela ne signifie pas pour autant qu’il ne la juge pas réelle.

L’Arabie Saoudite milite pour une zone libre de toute arme de destruction massive au Moyen- Orient. En même temps, elle pense ses propres choix militaires. Riyad a mis à jour son arsenal de missiles balistiques fournis par la Chine et cherche à développer ses sites de lancement. Les principaux stratèges saoudiens, comme le prince Turki Al-Fayçal, envisagent l’option du nucléaire et certains analystes pensent que le Pakistan pourrait leur vendre cette arme.

Plusieurs raisons expliquent pourquoi l’Arabie Saoudite se pose des questions sur l’engagement américain d’aujourd’hui et de demain en ce qui concerne la défense du Golfe. Du point de vue saoudien, les programmes nucléaires iraniens ne sont pas liés à une volonté de s’assurer un certain statut ou prestige ; ils ont pour but de permettre à l’Iran d’acquérir une véritable capacité de riposte nucléaire.

De plus, les références à des menaces nucléaires empiriques concernent en fait bien davantage l’Arabie Saoudite et les Etats du Golfe sans arme nucléaire qu’Israël. Ce pays a peut-être une population réduite et une liste de cibles clés, mais il a la capacité de lancer des têtes thermonucléaires contre toutes les villes iraniennes, ce qui causerait de véritables dégâts à l’Iran.

Le prince Bandar, Gatsby et maître espion a la fois


Bandar ben Sultan
Célèbre naguère à Washington pour ses fêtes et son charme, le prince saoudien mène aujourd’hui la lutte clandestine contre l’Iran et se rapproche d’Israël pour combattre Obama.

Quand le prince était ambassadeur [de 1983 à 2005], il était la coqueluche de Washington. Bandar ben Sultan fumait de bons cigares et buvait du cognac encore meilleur. Messager, lobbyiste et émissaire royal de l’Arabie Saoudite pendant près de trente ans, il racontait des histoires extraordinaires concernant personnalités politiques et potentats, dont certaines, ô surprise, étaient vraies. Les journalistes de Washington l’adoraient. Nul n’avait meilleur accès à des gens plus puissants et mieux placés, ni n’avait autant d’argent à distribuer aussi massivement et discrètement pour aider ses amis.

Au fil des années, Bandar s’est arrangé pour faire baisser le cours du pétrole pour Jimmy Carter, Ronald Reagan et les deux Bush. A la demande de Bill Casey, de la CIA, et dans le dos du Congrès, Bandar a fait en sorte que les Saoudiens financent les guerres anticommunistes au Nicaragua, en Angola et en Afghanistan. Il était comme cul et chemise avec Dick Cheney [l’ex-vice président George W. Bush] et si proche du clan Bush – le père, la mère, les fils, les filles –, qui l’appelait “Bandar Bush”.

Aujourd’hui, le prince est un espion – ou, plus exactement, le maître espion du Moyen-Orient. Il est la cheville ouvrière d’un vaste programme d’actions clandestines, se fait remarquer en Egypte et est en train de constituer une “armée de l’islam” en Syrie. Si on ne comprend pas l’homme et sa mission, il est véritablement impossible de comprendre ce qui se passe actuellement dans la région la plus troublée du monde.

Bandar a pour objectif de saper la puissance de l’Iran : il s’agit de ruiner ses alliés comme Bachar El-Assad [en Syrie] et le Hezbollah [au Liban], d’empêcher les mollahs chiites d’acquérir l’arme nucléaire, de réduire leurs ambitions dans la région et de les chasser du pouvoir si c’est possible. Dans le même temps, il cherche à écraser les Frères musulmans [radicaux sunnites], une organisation aux prétentions démocratiques qui est fondamentalement antimonarchique.

Ce programme donne quelques alliances intéressantes. Peu importe qu’il n’existe aucun traité de paix entre l’Arabie Saoudite et Israël, dans ces contrées, l’ennemi de mon ennemi est mon ami, comme on le dit trop souvent, et Bandar est devenu l’allié du Premier ministre israélien Benyamin “Bibi” Nétanyahou contre l’Iran. Ils sont “curieusement unis”, déclare l’historien Robert Lacey, l’auteur de Inside the Kingdom: Kings, Clerics, Modernists, Terrorists, and the Struggle for Saudi Arabia [A l’intérieur du royaume : rois, religieux, modernistes, terroristes et la bataille pour l’Arabie Saoudite]. Le Prince a toujours été enclin à défier les conventions et à contourner les règles. “Bandar est un homme qui a du culot”, déclare Lacey.

Dans les derniers mois de 2013, Bandar a fait savoir, faisant écho en cela à Bibi, que le président Barack Obama constituait l’un des plus grands obstacles à ses objectifs. Et, en octobre 2013, il a déclaré à des diplomates que l’Arabie Saoudite allait procéder à de “grands changements” dans ses relations avec les Etats-Unis et prendre ses distances d’avec l’allié de longue date. Certains Saoudiens affirment qu’il ne faisait qu’épancher sa bile, mais ceux qui suivent sa carrière de près pensent qu’il est peut-être en train de resserrer les liens avec le Pakistan, pays doté de l’arme nucléaire, dans le cadre de ces “grands changements”.

Bien entendu, cela s’explique en grande partie par la frustration que les Saoudiens ressentent vis-à-vis d’Obama, mais le plus gros problème de Bandar, c’est peut-être lui-même. Il n’a cessé de mettre en jeu les ressources et le prestige de l’Arabie Saoudite ces dernières années, sans grand résultat. La Syrie demeure une catastrophe sanglante pratiquement aux portes du royaume. L’Irak s’enfonce chaque jour de plus en plus profondément dans une nouvelle guerre civile entre chiites (plus ou moins soutenus par l’Iran) et sunnites (plus ou moins soutenus par l’Arabie Saoudite). Les tensions civiles et l’implosion économique font de l’Egypte un trou noir qui engloutit des milliards de dollars saoudiens. Et, si la politique d’Obama laisse beaucoup à désirer, on ne peut pas dire que Bandar et les Saoudiens soient complètement innocents non plus.

Le roi Abdallah ben Abdulaziz, qui a plus de 90 ans, a consacré sa vie et des milliards de dollars à promouvoir la stabilité de la région, mais en vain. Le “printemps arabe” a pris les Saoudiens par surprise, le chaos qui a suivi les a terrifiés et ils n’ont pas trouvé le moyen de rétablir le calme. S’il y a de “grands changements” dans les relations avec les Etats-Unis, ce n’est pas parce que Bandar, ni d’ailleurs le roi Abdallah, a décidé de faire bouger un peu les choses ; c’est juste que l’Arabie Saoudite n’est plus aussi vitale pour les Etats-Unis qu’auparavant.

Voilà dix ans qu’on assiste à des mouvements tectoniques dans la production d’énergie mondiale. Le royaume et l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), jadis redoutée, ne possèdent plus le pouvoir qu’ils détenaient il y a quarante ans. Les Etats-Unis sont désormais le plus gros producteur d’hydrocarbures (pétrole et gaz naturel) du monde, essentiellement grâce à la fracturation hydraulique, et la production des pays non membres de l’OPEP dépasse celle de l’Organisation. Bandar doit certainement souhaiter le retour du bon vieux temps. Pendant les vingt deux ans où il a été ambassadeur à Washington, et même auparavant, il se trouvait au cœur des événements mondiaux.

Son père, aujourd’hui décédé, a longtemps été ministre de la Défense et était considéré comme un héritier du trône potentiel. Cependant, le jeune Bandar, malgré son titre et le statut de son père, ne faisait pas vraiment partie de la haute société saoudienne lorsqu’il était à Riyad. Sa mère, une domestique à la peau noire (certains disent qu’elle était esclave), avait été mise enceinte par son père à l’âge de 16 ans. Bandar ne jouissait donc pas du prestige ni de l’influence que les mères bien nées apportent à leur fils dans le royaume. Il était cependant très intelligent, parlait parfaitement l’anglais et s’entendait très bien avec les militaires américains.


La France, allié alternatif


Du fait des mauvaises relations américano-saoudiennes, Paris peut espérer devenir l’interlocuteur privilégié de Riyad et engranger des contrats d’armement.

Trois dossiers étaient sur la table lors de la visite à Riyad de François Hollande [en décembre 2013] : le Liban, la Syrie et l’Iran. A cela s’ajoutent les ambitions fran- çaises sur le plus grand marché de l’ar- mement de la région. L’Arabie Saoudite a en effet dépensé plus de 70 milliards de dollars en dix ans pour se constituer un arsenal sans équivalent dans la région.

Hollande a peut-être à l’esprit que la France pourrait peu à peu prendre la place des Etats- Unis sur ce marché pour peu que la crise des relations américano-saoudiennes persiste. Ce qui risque d’être le cas si Washington se désengage des conflits moyen-orientaux et continue d’aller de l’avant dans l’entente avec l’Iran sur le nucléaire.


Il fallait écouter un des conseillers de l’Elysée exposer les acquis du rapprochement franco- saoudien pour comprendre à quel point la France regarde désormais ses relations avec le Liban mais aussi avec tout le monde arabe d’un point de vue saoudien. Sur beaucoup de sujets, Paris et Riyad ont des positions convergentes. Au Liban, ils entendent tous deux assurer la stabilité du pays, le bon fonctionnement des institutions et activer le groupe des “amis du Liban” créé à initiative de la France lors de l’Assemblée générale de l’ONU, en septembre 2013. Depuis le début de la guerre en Syrie [en 2011], la France est partie prenante de la lutte contre le Hezbollah et contre le régime de Damas, que ce soit en soutenant l’inscription du Hezbollah sur la liste européenne des organisations terroristes, en soutenant l’opposition syrienne contre le régime de Bachar El-Assad ou en faisant de la surenchère sur les Etats-Unis et Israël vis-à-vis de l’Iran. Elle n’est donc plus un interlocuteur acceptable pour une partie des acteurs moyen-orientaux. Elle avait besoin de compenser cette perte.

C’est du côté de Arabie Saoudite qu’elle a trouvé un allié assez puissant pour préserver son influence au Liban, mais aussi en Syrie et en Irak, où elle n’avait plus les moyens d’intervenir [seule]. En effet, la crise économique qui persiste ne lui permet plus d’intervenir dans les conflits régionaux, sinon dans son arrière cour africaine, gagnée par le chaos

Pour ce qui est de l’Iran, la France répond à l’inquiétude suscitée chez les Saoudiens par l’entente américano-iranienne sur la question nucléaire. Pour être tenus au courant des négociations sur ce dossier, les Saoudiens semblent davantage compter sur Paris que sur Washington, les Américains ayant heurté leurs alliés historiques de la péninsule Arabique en menant des négociations avec les Iraniens sous leur nez, pendant huit mois, par l’intermédiaire du sultanat d’Oman. Les Français avaient fait ce qu’ils pouvaient pour bloquer l’accord sur le nucléaire iranien, afin que celui-ci ne pèse pas sur la visite de François Hollande en Israël [en novembre 2013]. En tout état de cause, pour retarder l’accord, les Saoudiens comptaient moins sur les Etats- Unis que sur la France, prête à devenir un partenaire alternatif.

Le roi Abdallah veut donner la priorité à la France dans les contrats d’armement


Selon un conseiller de l’Elysée, le roi Abdallah aurait donné l’ordre de réserver la priorité à la France dans les contrats d’armement. Pour les dix prochaines années, les investissements saoudiens – allant des infrastructures, telles que trains et métros, aux centrales nucléaires et à l’armement – sont estimés à des dizaines de milliards d’euros.

Dans l’immédiat, François Hollande a remporté un contrat crucial pour Thalès : la vente de missiles Crotale pour 2,7 milliards d’euros, ainsi que pour la surveillance des frontières pour 2,4 milliards d’euros avec EADS.

Le véritable test pour les relations franco- saoudiennes aura été le contrat Sawari, portant sur des frégates et des sous-marins français, et qui est évalué à plusieurs milliards d’euros. Pour la France, c’est la preuve qu’elle a eu raison de compter sur l’Arabie Saoudite et de procéder à un rapprochement diplomatique. L’Arabie Saoudite, de son côté, y gagne une grande capacité sous-marine, pour la première fois de son histoire, et un allié fiable face à l’Iran et au régime syrien.


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