mardi 25 février 2014

Campagne electorale Tunisie

Argent et corruption


Alors qu'aucune date pour les elections n'est encore défini a l'heure d'ecrire mon billet, nos amis les singes en politique sont déja en campagne electoral. Apparemment le temps n'est plus une donnée essentiel, seul ce qui compte c'est d'avoir l'argent pour brassé du vent. Les singes en politique ont commencé leurs campagne de promesse tous azimut ce week-end, avec le parti des Ex-RCdiste de Nana tounes, Al Joumhouri et les singes d'islamiste d'Ennahda. Nulle doute que les singes vous promettrons 700 000 emploi comme les islamistes l'ont fait par le passé. A noté tous de meme que 3 partis sont dans les startings blog, les corrompus de Nida tounes, les singes du moyen age chez Ennahda et les guignols Al Joumhouri ...

Tous c'est parti qui ont lancé leurs campagne electoral avant l'heure sont les plus riche et les plus corrompus sur la scene politique, il dispose tous de l'argent noir en politique. L'etat ne controle pas les depenses electoral vu qu'il n'existe pas de lois en la matiere et il n'y a de compte a rendre a personne. Chacun des mafiosi peut blanchir sont argent en politique comme bon lui semble et cela sans aucune limitte dans les depenses electoral.
Dommage que la Tunisie ressemble a une planete sans foi et ni loi, si les loi existait nul doute que cet bande de tocard devrais repondre a des questions derangeante et prouvé l'origine de leurs financement.



Ont se serre les mains et ont fais les beaux pour endormir les singes au bled

Les mafiosi de Nida tounes attende vos voix de singe pour faire du business en politique

Le cirque des singes : côté Rcdiste chez Nana tounes, les mafioso se sont donné rdv dans un hotel cossu hôtel mitoyen de la salle de sport, on se prépare en costume-cravates au meeting populaire pour les singes du bled. Pour vous faire au blabla, la recette est toujours la meme : drapeaux gigantesques de la Tunisie, hymne national avec volume à fond sil vous plait au cas ou y aurais des sourd, exaltation des sentiments patriotiques… le caractère creux de la rhétorique est presque anecdotique face à l’entourage décomplexé de Béji Caïd Essebsi : son fils Hafedh, Mohamed Ghariani ancien secrétaire général de l’ex RCD du dictateur Ben ali, et une foule de gardes du corps pour montré l'importance d'un vieux de 80 ans. Rien n'est trop beau pour gagné les voix chez les singes.

Il est utile de rappellé qu'aucun ne proposera de programme pour sortir le pays du pétrin économique, mais tiendrons des discours populistes a deux balles pour les singes de la population. En tout cas moi je dis non au Non aux doustouriens, non au RCD du dictateur Ben ali, non aux islamistes, non au CPR, non à Wafa et non aux singes en politique. Je voterai pour un petit parti ecologique, au moins je suis sur que j'aurais pas a faire à des singes sans programme politique.

lundi 24 février 2014

ARABIE SAOUDITE


Le jeu des puissances régionales dans le moyen orient

LE ROYAUME DÉCHU


Plus que jamais le colosse saoudien a des pieds d’argile. Toujours incapable de se réformer, le royaume wahhabite voit toute sa puissance régionale reculer en faveur de l’Iran. Naguère champion incontesté du monde arabe, Riyad a perdu son pouvoir sur l’Irak, n’a pas réussi à déloger Assad en Syrie et voit qu’au Liban le Hezbollah chiite contrôle le pays. L’ouverture de Washington sur Téhéran, ennemi juré des Saoudiens, fait craindre le pire : un lâchage américain du royaume, qui ne serait plus vital pour Washington.

Un vent de panique souffle

sur l’Arabie Saoudite. La politique américaine n’a fait que fragiliser son pouvoir et renforcer l’emprise de l’Iran sur le Moyen-Orient. Center for Strategic and International Studies (extraits) Washington

Les observateurs occidentaux n’envisagent en général l’Iran que dans le cadre de ses efforts pour devenir une puissance nucléaire. La réalité au sein de cette région est bien différente. Aux yeux de l’Arabie Saoudite et des autres Etats arabes du Golfe, les soulèvements dans le monde arabe ont été un prélude au chaos, à l’instabilité et à des changements de régime qui n’ont entraîné que violences et déclin économique. Les tensions entre l’Iran et l’Arabie Saoudite reflètent un grand rapport de forces à l’échelle régionale, qui concerne la sécurité intérieure, la puissance régionale et les menaces asymétriques bien plus que les arsenaux nucléaires. Il existe une compétition entre l’Iran et les Etats arabes du Golfe, qui présente un risque pour les intérêts vitaux et la survie de chaque régime.

Cet affrontement entre l’Iran et l’Arabie Saoudite se complique en raison des doutes croissants des Saoudiens et d’autres Arabes à propos de leur alliance avec les Etats-Unis et de la politique américaine dans la région. Au sein des populations arabes, cela se manifeste par un vaste éventail de théories du complot selon lesquelles les Etats-Unis se prépareraient à abandonner leurs alliances dans le monde arabe pour se tourner vers l’Iran. Dans les gouvernements et les ministères de la Défense, ces doutes prennent la forme de craintes concernant le déclin d’un pays [les Etats-Unis] qui bénéficie d’une “indépendance énergétique” et qui, las des guerres, paralysé par l’indécision de son président et les débats budgétaires, se tourne vers l’Asie.

Entre musulmans


Enfin, rares sont ceux aux Etats-Unis et en Occident qui comprennent que le conflit n’oppose pas uniquement les sunnites et les chiites, mais aussi tous les régimes de la région avec leurs islamistes violents. Selon les données publiées par le National Counterterrorism Center (NCTC, centre américain de lutte contre le terrorisme), presque tous les attentats dans le monde sont le résultat d’attaques entre musulmans, et l’essentiel des violences est dû à des affrontements entre musulmans sunnites. L’Occident est à la périphérie et non au cœur de ces conflits. Il s’agit d’un choc au sein d’une civilisation et non d’un choc entre les civilisations.

Ce sont là des perspectives du Golfe et du monde arabe que les Etats-Unis et l’Europe ne peuvent se permettre d’ignorer. Elles concernent des divisions et des menaces qui sont parfaitement réelles, dans une région où 20 % des exportations mondiales de pétrole, 35 % du pétrole expédié par bateau et une grande quantité de gaz naturel passent par le détroit d’Ormuz [qui relie le golfe Arabo-Persique au golfe d’Oman]. Des millions de barils supplémentaires passent par la mer Rouge et un flux croissant d’or noir traverse la Turquie, routes de transbordement qui sont également touchées par l’instabilité régionale.

L’économie mondiale et celle des pays développés dépendent fortement de la stabilité et de la sécurité de ce flux, ainsi que de la hausse régulière de son volume à l’avenir. Aucune nation ne peut s’isoler d’une crise qui secoue le Golfe. Le ministère de l’Energie américain continue de prévoir une dépendance des Etats-Unis d’au moins 32 % sur les importations de carburants liquides d’ici à 2040, selon les estimations publiées en décembre 2013. Par ailleurs, l’économie américaine restera bien plus dépendante des importations indirectes – c’est-à-dire des importations de biens manufacturés venus d’Asie, qui dépendent du pétrole venu du Golfe – que des importations directes de pétrole.

L’économie mondiale dépend fortement de la stabilité et de la sécurité de l’or noir


Les tensions avec l’Iran au sein du Golfe ne sont pas nouvelles. Les craintes des Arabes sont liées aux récentes menaces iraniennes de bloquer le détroit, à l’intervention iranienne au Liban, qui remonte à la fondation du Hezbollah [1982], au rôle croissant de l’Iran en Irak depuis la chute de Saddam Hussein, en 2003, à l’alliance de l’Iran avec la Syrie, ainsi qu’à une vaste course aux armements dans le Golfe.

Depuis peu, ces tensions reposent sur la peur que les accords conclus récemment sur le nucléaire entre l’Iran et le groupe P5 + 1 (les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et l’Allemagne), ainsi que l’absence d’intervention américaine en Syrie signifient que les Etats-Unis cherchent à se rapprocher de l’Iran aux dépens du monde arabe.

Dans le cas d’Etats du Golfe comme l’Arabie Saoudite, les hauts responsables estiment que l’Iran présente une série de menaces militaires qui vont de ses forces asymétriques à ses efforts pour obtenir un arsenal de missiles nucléaires.

Il est impossible d’assister à une conférence arabe sur la sécurité dans le Golfe sans faire face à de nombreuses personnes selon qui les Etats-Unis mettent en œuvre réellement un dialogue secret, voire un complot, pour s’allier à l’Iran et soutenir les chiites au lieu des sunnites.

En Arabie Saoudite, les responsables ne voient pas les soulèvements du monde arabe comme un “printemps” ou comme un prélude à des réformes politiques, à la démocratie et au développement. Ils observent toute la région et ils voient le chaos régner en Egypte, en Libye, en Tunisie, en Irak et au Yémen. Ils constatent que l’importance attachée par les Etats-Unis et l’Europe aux droits de l’homme et à la démocratie n’a fait jusqu’à présent que dévaster les nations les plus touchées et menacer directement leur pays et leur système politique.

Certes, les dirigeants saoudiens les plus sophis-tiqués et les mieux informés ne partagent pas les théories du complot sur les Etats-Unis et l’Iran ou sur les efforts américains et européens pour placer les Frères musulmans au pouvoir en Egypte. En revanche, ils voient que les initiatives des Américains et de leurs alliés en Irak ont conduit à la création d’une dictature de facto chiite, ainsi qu’à la destruction des forces irakiennes, qui contrebalançaient la puissance militaire iranienne. Les experts occidentaux pourraient faire valoir, non sans raison, que les soulèvements qui agitent le monde arabe depuis 2011 sont le résultat de décennies de répression autoritaire, de développement économique médiocre, d’inégalités croissantes et de corruption.

Il n’en demeure pas moins que l’Arabie Saoudite et les monarchies du Golfe ont raison de penser que ces insurrections menacent directement leurs frontières. Il est également intéressant de noter que de nombreux responsables russes et chinois interprètent de la même manière les conséquences des soulèvements du monde arabe.

L'option nucléaire


Plusieurs Etats arabes du Golfe sont également confrontés à des menaces sectaires qui, selon eux, sont activement exploitées par l’Iran. Le Koweït, l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis et le Yémen comptent d’importantes populations chiites, et Bahreïn – un bouclier [face à l’Iran] pour l’Arabie Saoudite – est majoritairement chiite. Et, si Riyad ne donne pas priorité à la menace nucléaire iranienne mais à d’autres menaces plus immédiates, cela ne signifie pas pour autant qu’il ne la juge pas réelle.

L’Arabie Saoudite milite pour une zone libre de toute arme de destruction massive au Moyen- Orient. En même temps, elle pense ses propres choix militaires. Riyad a mis à jour son arsenal de missiles balistiques fournis par la Chine et cherche à développer ses sites de lancement. Les principaux stratèges saoudiens, comme le prince Turki Al-Fayçal, envisagent l’option du nucléaire et certains analystes pensent que le Pakistan pourrait leur vendre cette arme.

Plusieurs raisons expliquent pourquoi l’Arabie Saoudite se pose des questions sur l’engagement américain d’aujourd’hui et de demain en ce qui concerne la défense du Golfe. Du point de vue saoudien, les programmes nucléaires iraniens ne sont pas liés à une volonté de s’assurer un certain statut ou prestige ; ils ont pour but de permettre à l’Iran d’acquérir une véritable capacité de riposte nucléaire.

De plus, les références à des menaces nucléaires empiriques concernent en fait bien davantage l’Arabie Saoudite et les Etats du Golfe sans arme nucléaire qu’Israël. Ce pays a peut-être une population réduite et une liste de cibles clés, mais il a la capacité de lancer des têtes thermonucléaires contre toutes les villes iraniennes, ce qui causerait de véritables dégâts à l’Iran.

Le prince Bandar, Gatsby et maître espion a la fois


Bandar ben Sultan
Célèbre naguère à Washington pour ses fêtes et son charme, le prince saoudien mène aujourd’hui la lutte clandestine contre l’Iran et se rapproche d’Israël pour combattre Obama.

Quand le prince était ambassadeur [de 1983 à 2005], il était la coqueluche de Washington. Bandar ben Sultan fumait de bons cigares et buvait du cognac encore meilleur. Messager, lobbyiste et émissaire royal de l’Arabie Saoudite pendant près de trente ans, il racontait des histoires extraordinaires concernant personnalités politiques et potentats, dont certaines, ô surprise, étaient vraies. Les journalistes de Washington l’adoraient. Nul n’avait meilleur accès à des gens plus puissants et mieux placés, ni n’avait autant d’argent à distribuer aussi massivement et discrètement pour aider ses amis.

Au fil des années, Bandar s’est arrangé pour faire baisser le cours du pétrole pour Jimmy Carter, Ronald Reagan et les deux Bush. A la demande de Bill Casey, de la CIA, et dans le dos du Congrès, Bandar a fait en sorte que les Saoudiens financent les guerres anticommunistes au Nicaragua, en Angola et en Afghanistan. Il était comme cul et chemise avec Dick Cheney [l’ex-vice président George W. Bush] et si proche du clan Bush – le père, la mère, les fils, les filles –, qui l’appelait “Bandar Bush”.

Aujourd’hui, le prince est un espion – ou, plus exactement, le maître espion du Moyen-Orient. Il est la cheville ouvrière d’un vaste programme d’actions clandestines, se fait remarquer en Egypte et est en train de constituer une “armée de l’islam” en Syrie. Si on ne comprend pas l’homme et sa mission, il est véritablement impossible de comprendre ce qui se passe actuellement dans la région la plus troublée du monde.

Bandar a pour objectif de saper la puissance de l’Iran : il s’agit de ruiner ses alliés comme Bachar El-Assad [en Syrie] et le Hezbollah [au Liban], d’empêcher les mollahs chiites d’acquérir l’arme nucléaire, de réduire leurs ambitions dans la région et de les chasser du pouvoir si c’est possible. Dans le même temps, il cherche à écraser les Frères musulmans [radicaux sunnites], une organisation aux prétentions démocratiques qui est fondamentalement antimonarchique.

Ce programme donne quelques alliances intéressantes. Peu importe qu’il n’existe aucun traité de paix entre l’Arabie Saoudite et Israël, dans ces contrées, l’ennemi de mon ennemi est mon ami, comme on le dit trop souvent, et Bandar est devenu l’allié du Premier ministre israélien Benyamin “Bibi” Nétanyahou contre l’Iran. Ils sont “curieusement unis”, déclare l’historien Robert Lacey, l’auteur de Inside the Kingdom: Kings, Clerics, Modernists, Terrorists, and the Struggle for Saudi Arabia [A l’intérieur du royaume : rois, religieux, modernistes, terroristes et la bataille pour l’Arabie Saoudite]. Le Prince a toujours été enclin à défier les conventions et à contourner les règles. “Bandar est un homme qui a du culot”, déclare Lacey.

Dans les derniers mois de 2013, Bandar a fait savoir, faisant écho en cela à Bibi, que le président Barack Obama constituait l’un des plus grands obstacles à ses objectifs. Et, en octobre 2013, il a déclaré à des diplomates que l’Arabie Saoudite allait procéder à de “grands changements” dans ses relations avec les Etats-Unis et prendre ses distances d’avec l’allié de longue date. Certains Saoudiens affirment qu’il ne faisait qu’épancher sa bile, mais ceux qui suivent sa carrière de près pensent qu’il est peut-être en train de resserrer les liens avec le Pakistan, pays doté de l’arme nucléaire, dans le cadre de ces “grands changements”.

Bien entendu, cela s’explique en grande partie par la frustration que les Saoudiens ressentent vis-à-vis d’Obama, mais le plus gros problème de Bandar, c’est peut-être lui-même. Il n’a cessé de mettre en jeu les ressources et le prestige de l’Arabie Saoudite ces dernières années, sans grand résultat. La Syrie demeure une catastrophe sanglante pratiquement aux portes du royaume. L’Irak s’enfonce chaque jour de plus en plus profondément dans une nouvelle guerre civile entre chiites (plus ou moins soutenus par l’Iran) et sunnites (plus ou moins soutenus par l’Arabie Saoudite). Les tensions civiles et l’implosion économique font de l’Egypte un trou noir qui engloutit des milliards de dollars saoudiens. Et, si la politique d’Obama laisse beaucoup à désirer, on ne peut pas dire que Bandar et les Saoudiens soient complètement innocents non plus.

Le roi Abdallah ben Abdulaziz, qui a plus de 90 ans, a consacré sa vie et des milliards de dollars à promouvoir la stabilité de la région, mais en vain. Le “printemps arabe” a pris les Saoudiens par surprise, le chaos qui a suivi les a terrifiés et ils n’ont pas trouvé le moyen de rétablir le calme. S’il y a de “grands changements” dans les relations avec les Etats-Unis, ce n’est pas parce que Bandar, ni d’ailleurs le roi Abdallah, a décidé de faire bouger un peu les choses ; c’est juste que l’Arabie Saoudite n’est plus aussi vitale pour les Etats-Unis qu’auparavant.

Voilà dix ans qu’on assiste à des mouvements tectoniques dans la production d’énergie mondiale. Le royaume et l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), jadis redoutée, ne possèdent plus le pouvoir qu’ils détenaient il y a quarante ans. Les Etats-Unis sont désormais le plus gros producteur d’hydrocarbures (pétrole et gaz naturel) du monde, essentiellement grâce à la fracturation hydraulique, et la production des pays non membres de l’OPEP dépasse celle de l’Organisation. Bandar doit certainement souhaiter le retour du bon vieux temps. Pendant les vingt deux ans où il a été ambassadeur à Washington, et même auparavant, il se trouvait au cœur des événements mondiaux.

Son père, aujourd’hui décédé, a longtemps été ministre de la Défense et était considéré comme un héritier du trône potentiel. Cependant, le jeune Bandar, malgré son titre et le statut de son père, ne faisait pas vraiment partie de la haute société saoudienne lorsqu’il était à Riyad. Sa mère, une domestique à la peau noire (certains disent qu’elle était esclave), avait été mise enceinte par son père à l’âge de 16 ans. Bandar ne jouissait donc pas du prestige ni de l’influence que les mères bien nées apportent à leur fils dans le royaume. Il était cependant très intelligent, parlait parfaitement l’anglais et s’entendait très bien avec les militaires américains.


La France, allié alternatif


Du fait des mauvaises relations américano-saoudiennes, Paris peut espérer devenir l’interlocuteur privilégié de Riyad et engranger des contrats d’armement.

Trois dossiers étaient sur la table lors de la visite à Riyad de François Hollande [en décembre 2013] : le Liban, la Syrie et l’Iran. A cela s’ajoutent les ambitions fran- çaises sur le plus grand marché de l’ar- mement de la région. L’Arabie Saoudite a en effet dépensé plus de 70 milliards de dollars en dix ans pour se constituer un arsenal sans équivalent dans la région.

Hollande a peut-être à l’esprit que la France pourrait peu à peu prendre la place des Etats- Unis sur ce marché pour peu que la crise des relations américano-saoudiennes persiste. Ce qui risque d’être le cas si Washington se désengage des conflits moyen-orientaux et continue d’aller de l’avant dans l’entente avec l’Iran sur le nucléaire.


Il fallait écouter un des conseillers de l’Elysée exposer les acquis du rapprochement franco- saoudien pour comprendre à quel point la France regarde désormais ses relations avec le Liban mais aussi avec tout le monde arabe d’un point de vue saoudien. Sur beaucoup de sujets, Paris et Riyad ont des positions convergentes. Au Liban, ils entendent tous deux assurer la stabilité du pays, le bon fonctionnement des institutions et activer le groupe des “amis du Liban” créé à initiative de la France lors de l’Assemblée générale de l’ONU, en septembre 2013. Depuis le début de la guerre en Syrie [en 2011], la France est partie prenante de la lutte contre le Hezbollah et contre le régime de Damas, que ce soit en soutenant l’inscription du Hezbollah sur la liste européenne des organisations terroristes, en soutenant l’opposition syrienne contre le régime de Bachar El-Assad ou en faisant de la surenchère sur les Etats-Unis et Israël vis-à-vis de l’Iran. Elle n’est donc plus un interlocuteur acceptable pour une partie des acteurs moyen-orientaux. Elle avait besoin de compenser cette perte.

C’est du côté de Arabie Saoudite qu’elle a trouvé un allié assez puissant pour préserver son influence au Liban, mais aussi en Syrie et en Irak, où elle n’avait plus les moyens d’intervenir [seule]. En effet, la crise économique qui persiste ne lui permet plus d’intervenir dans les conflits régionaux, sinon dans son arrière cour africaine, gagnée par le chaos

Pour ce qui est de l’Iran, la France répond à l’inquiétude suscitée chez les Saoudiens par l’entente américano-iranienne sur la question nucléaire. Pour être tenus au courant des négociations sur ce dossier, les Saoudiens semblent davantage compter sur Paris que sur Washington, les Américains ayant heurté leurs alliés historiques de la péninsule Arabique en menant des négociations avec les Iraniens sous leur nez, pendant huit mois, par l’intermédiaire du sultanat d’Oman. Les Français avaient fait ce qu’ils pouvaient pour bloquer l’accord sur le nucléaire iranien, afin que celui-ci ne pèse pas sur la visite de François Hollande en Israël [en novembre 2013]. En tout état de cause, pour retarder l’accord, les Saoudiens comptaient moins sur les Etats- Unis que sur la France, prête à devenir un partenaire alternatif.

Le roi Abdallah veut donner la priorité à la France dans les contrats d’armement


Selon un conseiller de l’Elysée, le roi Abdallah aurait donné l’ordre de réserver la priorité à la France dans les contrats d’armement. Pour les dix prochaines années, les investissements saoudiens – allant des infrastructures, telles que trains et métros, aux centrales nucléaires et à l’armement – sont estimés à des dizaines de milliards d’euros.

Dans l’immédiat, François Hollande a remporté un contrat crucial pour Thalès : la vente de missiles Crotale pour 2,7 milliards d’euros, ainsi que pour la surveillance des frontières pour 2,4 milliards d’euros avec EADS.

Le véritable test pour les relations franco- saoudiennes aura été le contrat Sawari, portant sur des frégates et des sous-marins français, et qui est évalué à plusieurs milliards d’euros. Pour la France, c’est la preuve qu’elle a eu raison de compter sur l’Arabie Saoudite et de procéder à un rapprochement diplomatique. L’Arabie Saoudite, de son côté, y gagne une grande capacité sous-marine, pour la première fois de son histoire, et un allié fiable face à l’Iran et au régime syrien.


dimanche 23 février 2014

Moncef Marzouki

L'homme qui vaut 37 000 dinars a vie


C'est ce que touche Moncef Marzouki par mois, et c'est sont salaire a vie apres sont mandat. Même s'il meurt d'une crise cardiaque, sa femme et ses enfants continuerons a touché une partie de l'argent ... Apres sont mandat de singe de la republique en Tunisie, l'état lui paye encore les gardes du corp, la voiture, l'electricité, le gaz et les sanitaires aussi ! Tenez vous bien, tous cet argent en salaire a vie il le doit au salaire du dictateur Ben ali qui sait fait sont propre business au dépant de la société. Je dis en tout cas un grand merci au singes qui ont voté pour lui, et par la meme occasion au gouvernement qui est riche et généreux avec l'argent betement dépensé.
Je vous laisse découvrir les photo de l'homme le plus riche du pays sans dépensé un euro à vie. A ce jours le president des singes a touché le jackpot de 962 000 dinars en salaire, pas mal hein.




Moncef Marzouki
L'homme le plus riche du pays assis dans sont trone

Moncef Marzouki
La gestuelle nous fait croire a l'intelligence d'un homme, il n'en n'est rien dans dans la réalité

Moncef Marzouki

Moncef Marzouki

Moncef Marzouki
Un bureau vide, car l'homme le plus riche na plus besoin de travaillé

Moncef Marzouki
L'homme le plus riche pose fierement devant c'est aieul pour la postérité 

Moncef Marzouki

Moncef Marzouki

Moncef Marzouki
L'homme le plus riche de Tunisie a sa salle de spectacle 

Moncef Marzouki
L'homme le plus riche aime faire découvrir les vestiges du dictateur Ben ali et Bourguiba

Moncef Marzouki

Moncef Marzouki

Moncef Marzouki

Moncef Marzouki

Moncef Marzouki

Moncef Marzouki

Moncef Marzouki

Moncef Marzouki

Moncef Marzouki

Moncef Marzouki
Une petite medaille en chocolat pour les singes et pour amusé la galerie

Moncef Marzouki

Moncef Marzouki
Un costume qui est trop grand pour un singe

Moncef Marzouki
Pour les macaques en Tunisie, un singe est toujours interessant devant les camera



jeudi 6 février 2014

Printemps arabe

Le printemps arabe n’a pas dit son dernier mot



Printemps arabe


Trois ans après le début d’un mouvement qui a emporté les dictatures de Zine El-Abidine Ben Ali, Hosni Moubarak et Mouammar Kadhafi, la contestation dans le monde arabe, menacée par les ingérences étrangères et par les divisions confessionnelles, cherche un second souffle. Si la Syrie vit le pire des scénarios, la Tunisie confirme que l’aspiration à la citoyenneté et la recherche de compromis peuvent déboucher sur des avancées réelles.

A ses débuts, le « printemps arabe » a fait voler en éclats les préjugés occidentaux. Il a mis à mal les clichés orientalistes sur l’incapacité congénitale des Arabes à concevoir un système démocratique et ébranlé la croyance selon laquelle ils ne méritaient pas mieux que d’être gouvernés par des despotes. Trois ans plus tard, il s’est obscurci. Les incertitudes restent entières quant à l’issue du processus, qui entre dans sa quatrième phase.

La première étape, achevée en 2011, vit déferler une gigantesque vague de revendications concernant la dignité et la citoyenneté, nourrie de protestations massives et spontanées. L’étape suivante, en 2012, fut celle d’un repli des luttes sur leur contexte local et de leur ajustement à l’héritage historique de chaque pays. Simultanément, des forces extérieures commencèrent à réorienter ces conflits dans des directions plus périlleuses, conduisant les peuples dans la situation qu’ils connaissent aujourd’hui.

L’année dernière, on a donc assisté à une troisième phase, marquée par l’internationalisation et par l’ingérence de plus en plus agressive des puissances régionales et occidentales. La focalisation sur les rivalités entre sunnites et chiites s’est généralisée à tout le Proche-Orient, poussant chaque Etat et chaque société à se polariser sur l’axe des identités confessionnelles. L’antagonisme entre islamisme et sécularisme s’est durci à grande échelle. Le danger vient de ce que les rivalités géopolitiques et les tensions religieuses l’emportent sur les spécificités de chaque pays et semblent réduire les acteurs locaux à des marionnettes aux mains de puissances étrangères.

La comparaison entre la Syrie, Bahreïn, l’Egypte et la Tunisie révèle un spectre multicolore d’influences internationales. Dans les deux premiers pays, les interventions extérieures ont attisé la guerre civile et galvanisé les franges les plus radicales des insurgés. En Egypte, le soutien occidental à la politique autoritaire du nouveau régime a laminé les motivations démocratiques initiales. Seule la Tunisie paraît engagée sur une voie prometteuse, dans la mesure où elle reste relativement épargnée par les affrontements géopolitiques, religieux et idéologiques qui ont balayé la région.

Dans chacun de ces pays, toutefois, le « printemps arabe » a laissé l’empreinte indélébile d’une mobilisation populaire dans laquelle les citoyens ont pris conscience de leur force. Il a ouvert des espaces de contestation que l’Etat ne peut plus refermer qu’au prix d’une répression politiquement coûteuse. Si incertain que soit l’avenir, l’ordre de fer qui prévalait auparavant s’est bel et bien effondré.

En Syrie, la guerre est née d’un mouvement de désobéissance civile rapidement transformé en soulèvement populaire de grande ampleur. La réaction brutale du régime aux premières alertes a échoué à intimider les manifestants, mais elle a amorcé un cycle dévastateur de protestations et de répression. Si l’appareil militaire du président Bachar Al-Assad a vite anéanti l’espoir d’une révolution pacifique, ce sont les calculs géopolitiques et les enjeux confessionnels venus se greffer sur elle par la suite qui ont précipité l’insurrection dans une guerre civile abominable : à ce jour, cent vingt mille morts, deux millions et demi de réfugiés et quatre millions de déplacés.

Depuis toujours, la Syrie se caractérise par la diversité de ses traditions religieuses et communautaires. En exploitant les tensions internes, les puissances extérieures ont brisé cette fragile mosaïque. Le pays revêt une importance centrale dans un Proche-Orient où s’entrechoquent les intérêts des Etats-Unis, d’Israël, de l’Arabie saoudite, du Qatar, de la Jordanie, de la Turquie et de l’Iran. L’ancestrale division de cette partie du monde entre les deux tendances rivales de l’islam, le sunnisme et le chiisme, a été exacerbée par ces Etats ambitieux pour tenter d’accroître leur influence.

Le clan des Alaouites qui forme le régime de M. Al-Assad est considéré comme faisant partie d’un arc chiite allant de l’Iran au Liban du Hezbollah, tandis que les groupes de rebelles appartiennent pour la plupart au camp sunnite. Mais cet antagonisme recouvre un échiquier autre- ment plus nuancé. Tout comme les moud- jahidins afghans des années 1980, l’op- position syrienne manque cruellement de cohésion. Ses représentants à l’étranger connaissent mal ou pas du tout les groupes armés qui se battent sur le terrain. Ceux- ci vont chercher leurs soutiens ailleurs : dans le nord du pays, ils s’appuient généralement sur l’aide de la Turquie et du Qatar, tandis que dans le sud ils reçoivent armes et assistance de la Jordanie, de l’Arabie saoudite et des Etats-Unis.

Ces imbrications géopolitiques donnent lieu à des paradoxes qui contredisent une lecture strictement confessionnelle du conflit. Riyad a salué le coup d’Etat militaire en Egypte contre les Frères musulmans, qui sont pourtant de même obédience que les groupes qu’il arme sur le front syrien. Le récent dégel entre Washington et Téhéran relativise lui aussi la vision binaire souvent véhiculée par les médias occidentaux : Israël et l’Arabie saoudite s’estiment tous deux abandonnés par Washington face à Téhéran et se retrouvent soudainement alliés de facto.

Le clivage entre forces laïques et islamistes pèse également. Si l’Armée syrienne libre (ASL) revendique son ancrage séculier, la plupart des autres groupes composent une marqueterie reli- gieuse qui va des islamistes modérés aux djihadistes proches d’Al-Qaida en passant par les salaf istes. Difficile, par ailleurs, d’évaluer dans quelle mesure les factions les plus radicales, comme Ahrar Al-Cham ou l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), manifestent une véritable conviction religieuse ou utilisent leur enseigne à des fins plus prosaïques. Reste que cette fragmentation, source de discordes croissantes, a ouvert un second front au sein même du camp insurgé, comme le montrent les combats meurtriers qui ont opposé début janvier l’ASL et l’EIIL dans le nord de la Syrie. Cette dispersion de la guerre civile n’est pas étrangère à la survie du régime de M. Al-Assad.

On présente souvent le conflit syrien en termes de simple mécanique : quand le pouvoir s’affaiblit, l’opposition se renforce, et inversement. C’est oublier que l’argent et les armes ne font pas tout dans une guerre, et qu’il faut aussi des ressources en hommes. Or, sur ce plan, la pénurie menace constamment le régime de Damas. Le renfort des forces Al-Qods d’Iran, des unités du Hezbollah libanais et des milices locales (chabiha) est donc vital à la préser- vation de sa puissance militaire. Le recours à l’arme chimique n’étant plus une option, le pouvoir dépend plus que jamais de ses supplétifs étrangers.

Les Frères musulmans foudroyés


PRINCIPALE source d’inquiétude : la radicalisation nouvelle de l’opposition et du régime syrien. Le Front Al-Nosra et l’EIIL, qui se réclament tous deux d’Al-Qaida, profitent largement de l’aide venue du Golfe. L’Arabie saoudite a aussi accru son implication en soutenant des groupes non affiliés à la mouvance terroriste fondée par Oussama Ben Laden, bouleversant ainsi le rapport de forces au sein de l’opposition. Et, de son côté, l’armée régulière a profon- dément changé. Depuis la bataille de Qoussair, en mai-juin 2013, les forces Al-Qods et le Hezbollah ont redéployé la troupe en petites unités mobiles organisées comme des milices.

Pour toutes ces raisons, les puissances étrangères se soucient peu de faire cesser le conflit. Les Etats-Unis ne peuvent se permettre une nouvelle guerre et s’accommodent de voir leur hégémonie battue en brèche au Proche-Orient, leur stratégie consistant désormais à privilégier l’Asie. Dans la logique de la realpolitik américaine, Washington n’a plus les moyens d’empêcher un pourrissement de la question syrienne : comme l’a indiqué le consultant Edward Luttwak dans le New York Times (1), la sagesse commande de laisser les belligérants s’entre-tuer autant que possible, car le triomphe d’une opposition dominée par les islamistes serait tout aussi néfaste pour les intérêts occidentaux que la victoire du clan Al-Assad. L’allié saoudien, lui, verrait d’un bon œil la chute du régime de Damas, et pourrait se satisfaire d’un pays morcelé, en proie au chaos, qui couperait l’axe chiite reliant le Liban et l’Iran. Une Syrie ingouver- nable constitue pour Téhéran et Moscou une option préférable à la victoire des insurgés, quitte à laisser un membre de la famille Al-Assad réduit au rôle de pantin siéger dans son palais de Damas, comme le fit un temps son homologue afghan.

Une paix à courte échéance paraît donc des plus improbables. Si les auteurs des atrocités commises sur le terrain doivent répondre de leurs actes, les puissances étrangères qui attisent ces violences endossent une large part de responsabilité. La guerre civile est devenue si épouvantable que peu se souviennent encore des cortèges de la première heure, lorsqu’un peuple réclamait simplement le droit à la dignité et à la citoyenneté. Dans cette tragédie, c’est peut-être le plus triste.
A Bahreïn aussi, les puissances étrangères démontrent leur aptitude à exacerber les tensions locales, mais d’une manière tout autre qu’en Syrie. Les premières manifestations dans cette petite île du Golfe traduisaient un désir de démocratie très largement partagé : on estime qu’à leur apogée elles ont mobilisé presque un cinquième de la population. Si l’intervention militaire du Conseil de coopération du Golfe a vite tué dans l’œuf cette aspiration collective, l’échec du mouvement s’explique aussi et peut-être surtout par l’irruption de la géopolitique et des mots d’ordre confessionnels.

Alors qu’en Syrie un pouvoir alaouite fait face à une population majoritairement sunnite, Bahreïn est une monarchie sunnite majoritairement peuplée de chiites. C’est pourquoi les intérêts respectifs des deux puissances rivales de la région, l’Iran et l’Arabie saoudite, s’y heurtent de plein fouet. Compte tenu de sa proximité géogra- phique, Riyad exerce sur son voisin un droit de regard particulièrement intrusif. Soutenue par l’Occident, l’intervention des troupes du CCG répondait explicitement au vœu de Riyad de maintenir Bahreïn dans sa zone d’influence.

Au départ, chiites et sunnites défilaient côte à côte, sur une même ligne de revendication démocratique. C’est seulement lorsque l’intervention saoudienne a eu lieu que la carte confessionnelle a évincé peu à peu les objectifs politiques. Cette captation de la dynamique locale par des intérêts extérieurs a cependant mis en lumière la fragilité du régime. Sans la perfusion financière, militaire et politique des Etats du Golfe, la dynastie Al-Khalifa ne disposerait ni des moyens ni de la légitimité nécessaires pour se maintenir au pouvoir. Sa survie ne dépend plus désormais que de ses protecteurs étrangers.

L’internationalisation du conflit a ruiné une chance historique de voir la société bahreïnie résoudre ses vieilles tensions confessionnelles par le dialogue démocratique. Alors que les mêmes causes ont entraîné l’explosion de la Syrie, à Bahreïn elles maintiennent sous respiration artificielle un régime autocratique. 

A la différence de la Syrie et de Bahreïn, l’Egypte est un pays suffisamment fort et autonome pour tenir tête aux pressions extérieures. Les grandes puissances étrangères n’en sont pas moins étroitement liées au drame politique qui s’y joue. En juillet 2013, un coup d’Etat militaire a renversé le gouvernement décrié, mais légitime, des Frères musul- mans. N’importe où ailleurs, une rupture aussi brutale du processus démocratique aurait soulevé une indignation planétaire. En Egypte, elle a pourtant reçu l’approbation des chancelleries occidentales. Les Etats-Unis et leurs alliés européens, mais aussi l’Arabie saoudite et ses voisins du Golfe, de même que la Jordanie, le Maroc et Israël, tous ont très vite endossé le coup de force militaire, qui les débarrassait d’un Mohamed Morsi démocratiquement élu mais jugé incontrôlable.

Sitôt le nouveau régime en place, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et le Koweït s’empressèrent de lui verser une aide économique de 12 milliards de dollars, soit neuf fois plus que le 1,3 milliard annuel de l’assistance mili- taire américaine. Le choix de Riyad s’explique par au moins deux raisons : d’une part, la défiance de longue date du régime wahhabite envers les Frères musulmans; d’autre part, la crainte que l’exemple de la jeune démocratie égyptienne ne fasse tache d’huile, ne donne un mandat populaire à des forces islamistes et n’enhardisse les Saoudiens à contester les dirigeants de leur pays.

Le fait que l’Occident ait cautionné le coup d’Etat militaire n’a pas accru son prestige au sein de la population égyptienne, échaudée par le message implicite selon lequel une démocratie n’est accep- table que si elle porte au pouvoir les candidats adoubés par les puissances étrangères. L’ironie de l’histoire est qu’entournant le dos aux Frères musulmans Washington et ses alliés ont saboté de leur propre chef le projet arabo-occidental d’un bloc sunnite cohérent susceptible de contenir l’influence iranienne, provoquant du même coup une insolite convergence des politiques étrangères saoudienne et israélienne.
Il est vrai que le coup d’Etat du général Abdel Fatah Al-Sissi résultait aussi d’une situation économique désastreuse et de l’impopularité croissante de M. Morsi. Même ses électeurs avaient perdu confiance dans la capacité du gouvernement à répondre aux problèmes du chômage et de la corruption. Les ambi- tions hégémoniques des Frères musulmans, qui refusaient de partager la moindre parcelle du pouvoir, ont précipité leur discrédit. Elles se sont aussi heurtées à la résistance de l’appareil d’Etat, toujours composé de policiers, de juges et de fouloul (dignitaires de l’ancien régime) viscéralement hostiles à la confrérie. Cet «Etat profond » n’a pas raté l’occasion de remonter à la surface. Une tâche d’autant plus aisée que les Frères musulmans, en bousculant des juges, des gouverneurs et des notables pour placer leurs propres hommes au sein de l’appareil d’Etat, s’étaient aussi aliéné leurs alliés potentiels au sein de la gauche et des salafistes.

La foudre qui s’est abattue sur eux signifie également la fin de l’aura d’invincibilité qui entourait autrefois l’islamisme. La confrérie n’était ni un groupe révolutionnaire ni la branche locale de quelque front terroriste international, mais une organisation plutôt conservatrice prônant la piété religieuse, le libéralisme économique et la charité envers les plus pauvres. Elle ne s’arrogeait aucun monopole sur l’islam et n’entretenait aucun lien avec les salafistes ni avec les théologiens d’Al- Azhar. Ses adeptes vivent aujourd’hui en prison ou dans la clandestinité. Plus prudents, ou plus roués, les salafistes du parti Al-Nour ont manifesté leur pragmatisme en faisant allégeance au régime militaire. Avec le«printempsarabe»,la sphère islamiste s’est à la fois diversifiée et fragmentée, tout en faisant émerger de nouvelles figures hors des cercles scolastiques et politiques traditionnels.

Rendre des comptes au peuple


Durant leur bref passage au pouvoir, les Frères musulmans se sont bien gardés d’amorcer une islamisation forcée de la société. Leur objectif consistait plutôt à consolider leur domination politique sur le terrain institutionnel. Ce n’est pas un hasard si, lors du coup d’Etat, le gouvernement Morsi s’est défendu en faisant référence à l’argument de la légitimité (chara’iya) plutôt qu’à la loi islamique (charia). A cet égard, la crainte occidentale de voir le « printemps arabe » déboucher sur une contagion islamiste au Proche-Orient paraît sans grande consistance.

En Egypte même, le coup d’Etat militaire a reçu la bénédiction du mouvement de jeunes Tamarrod, de l’Eglise copte et des formations laïques libérales. Le libéralisme revendiqué par ces dernières n’incluait manifestement pas la défense du pluralisme politique, lequel s’avère incompatible avec l’exclusion des Frères musulmans. Dès lors, le pluralisme pouvait disparaître tout à fait. La censure imposée par le nouveau régime militaire s’avère en effet plus implacable que celle qui régnait sous la présidence de M. Hosni Moubarak. Non seulement les Frères musulmans ont été rayés de la carte avec une brutalité inédite depuis l’ère du président Gamal Abdel Nasser, mais leur bannissement s’est accompagné d’une campagne nationaliste et xénophobe assimilant leurs militants à des « terroristes » à la solde de l’étranger. Conséquence inattendue de la révolution égyptienne, une présidence autocratique s’est muée en une dictature militaire qui recourt à la loi martiale et à la violence légale. Les élections n’ont pas été supprimées, mais elles se déroulent sous étroit contrôle. 

Du fait de l’interdiction des Frères musulmans et de l’atomisation de toutes les forces politiques du pays, l’armée s’est imposée par défaut. Elle ne quittera pas le pouvoir de son propre chef, du moins aussi longtemps qu’elle jouira de la complicité des puissances occidentales et des Etats du Golfe, car elle se considère comme la clé de voûte de la société. 

L’Egypte n’est pas en proie aux tensions ethniques et religieuses qui minent certains de ses voisins ; l’hypothèse d’un conflit ouvert semble donc écartée. Il n’en demeure pas moins que les militaires ne peuvent se contenter de restaurer l’ordre ancien. Le coût d’une répression massive est devenu politiquement exorbitant, et les Egyptiens ont pris goût à la force des mobilisations de masse. Le fossé entre islamisme et sécularisme risque par ailleurs de se creuser davantage. Certains Frères musulmans pourraient être tentés de prendre les armes. 

Mais la principale nouveauté, c’est l’exigence de plus en plus grande, au sein du peuple, de se voir rendre des comptes. Même lors du coup d’Etat de juillet 2013, les militaires ont dû justifier leur action, après qu’une initiative démocratique mandatée par des groupes de citoyens eut exprimé haut et fort ses inquiétudes. Le régime est désormais placé devant un choix épineux : va-t-il ressusciter le système Moubarak, avec un général Al- Sissi passant du kaki au costume-cravate, ou préférera-t-il le modèle pakistanais, où les civils ont leur mot à dire, mais laissent aux militaires leur droit de veto sur les dossiers importants ? 

En comparaison, la transition tunisienne ressemblerait presque à une promenade de santé. Menée par des acteurs locaux apparemment soucieux de stabilité et de respect des règles démocratiques, elle est restée largement épargnée par les manipulations extérieures. Cela s’explique notamment par sa géographie : bien que surveillée de près par l’ancienne puissance coloniale française, la Tunisie a rarement servi de théâtre aux compétitions géopolitiques des intérêts étrangers. Sa population est relativement homogène sur le plan religieux. La pomme de discorde la plus notable, depuis la chute du président Zine El- Abidine Ben Ali, c’est la lutte à laquelle se livrent les islamistes et les laïques.

Le parti Ennahda, d’inspiration islamiste, a gagné les premières élections libres, mais il a commis la même erreur que les Frères musulmans : il a interprété le mandat reçu comme un sésame pour le pouvoir absolu. Rapidement, la situation politique s’est détériorée, avec l’assassinat de plusieurs opposants de gauche et la montée en puissance des groupes salafistes, farouchement hostiles au pluralisme électoral. Leurs menaces ont jeté un froid au sein de la population, peu habituée à un tel climat.

En Tunisie, aucun camp ne peut prétendre à l’hégémonie, et Ennahda a d’abord formé une coalition avec deux partis laïques. Les mouvements libéraux et progressistes ont donc fini par accepter le dialogue national proposé par le gouvernement et par travailler avec les islamistes – à l’exclusion des plus radicaux, notamment les salafistes. Tous les partis de l’échiquier électoral ont convenu que le risque d’une spirale de violences politiques ne pouvait plus être ignoré. En outre, la fracture entre religieux et séculiers s’est révélée moins insurmontable que prévu. Peu de choses différenciaient finalement les islamistes modérés de leurs rivaux laïques, tandis que ces derniers reconnaissaient plus volontiers l’importance de la religion dans tout nouveau système politique.

Mais c’est surtout la remuante société civile qui a réactivé le calendrier de la transition démocratique. L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) ainsi que l’organisation patronale de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), l’ordre des avocats et la Ligue tunisienne des droits de l’homme ont donné de la voix durant le dialogue national. Ils ont fixé de nouveaux objectifs au gouvernement et appelé à la ratification de la Constitution.

L’armée, quant à elle, pèse nettement moins qu’en Egypte : peu nombreuse en effectifs et dépolitisée, elle est restée dans ses casernes depuis 2011. L’ancien régime de M. Ben Ali était un Etat policier, pas une dictature militaire. Sa gouvernance technocratique et kleptomane pouvait fort bien se passer d’une assise idéologique. C’est pourquoi la révolution tunisienne a limogé les élites de l’ancien parti unique tout en laissant intactes la bureaucratie et les forces de police, qui n’étaient pas connectées au régime. La préservation de cette ossature a contribué à maintenir une relative stabilité de l’ordre légal. En outre, l’ancienne autocratie avait mis en place une robuste structure d’institutions et de lois, qui avait certes peu servi au cours des dix dernières années de l’ère Ben Ali, mais qui peut aujourd’hui s’avérer utile pour bâtir un système démocratique fonctionnel. Précisément parce que le népotisme d’autrefois était dépourvu de toute idéologie susceptible de réapparaître, la restauration d’un Etat autoritaire paraît peu vraisemblable.
La Tunisie a la chance de pouvoir répondre à ses incertitudes par ses propres moyens, sans se préoccuper du bon vouloir des autres. Les puissances mondiales et régionales ont joué un rôle mineur dans la transition en cours. Washington n’a pas mis son veto à l’entrée d’Ennahda au gouvernement, ni favorisé tel ou tel candidat. Les Etats pétroliers du Golfe se sont abstenus de soutenir massivement leurs favoris. La France se cantonne à une neutralité circonspecte, son image restant entachée par l’indéfectible soutien qu’elle a apporté à M. Ben Ali jusqu’à l’ultime seconde de son règne. En cas de succès, l’expérience tunisienne serait reçue comme un signal d’espoir dans toute la région, et peut-être au-delà.

Des sujets devenus citoyens

Tandis que le printemps arabe entre dans sa quatrième année, il faut s’attendre à une poursuite des ingérences dans les conflits locaux et à une amplification de leurs effets délétères. Les lignes de front géopolitiques, religieuses et idéologiques déchirent maintenant tout le Proche-Orient. Ce n’est qu’en renonçant à s’immiscer dans les révolutions que le monde extérieur peut aider à les faire renaître.

On peut toutefois repérer quelques tendances plus précises pour l’année qui commence. Tout d’abord, les monarchies du Golfe risquent de peser encore davantage sur les affaires de leurs voisins arabes. La rente pétrolière leur donne une influence décisive sur des pays moins bien lotis comme l’Egypte, le Maroc et la Jordanie, où leurs aides dépassent celles du bloc occidental. Moins importantes, celles-ci ont cependant pour avantage de ne dépendre ni des cours du pétrole ni des humeurs des princes.

Ensuite, il faut souligner l’importance des pactes conclus en période de transition nationale. Dans d’autres contextes de démocratisation, comme en Amérique latine, les pactes d’accommodement entre forces rivales furent profondément institutionnalisés et acceptés par tous. Au Proche-Orient, en revanche, la logique de partition l’emporte sur la recherche du compromis, de sorte que les fractions se déchirent pour le pouvoir au lieu de le partager.

En troisième lieu, la faiblesse des institutions locales, ajoutée aux interventions mal avisées de puissances étrangères, a donné du grain à moudre aux saboteurs du processus démocratique. Les salafistes tunisiens et les faux libéraux égyptiens sont des personnages de second plan qui n’ont rien à perdre en brisant les compromis diff icilement négociés. Ils gagnent en importance à mesure que les institutions s’érodent et que les intérêts en jeu s’accroissent. Dans des scénarios extrêmes, des Etats défaillants n’ont pas les moyens d’enrayer le cercle vicieux du dilemme sécuritaire. Au Yémen et au Liban, nombre de groupes préfèrent prendre les armes plutôt que de s’en remettre à un Etat incapable de les protéger, moyennant quoi ils l’affaiblissent encore un peu plus.

Le dernier point, plus positif, concerne la citoyenneté. Les peuples arabes ne se perçoivent plus comme des masses de sujets, mais comme des forces citoyennes qui méritent le respect et la parole. Quand un nouveau soulèvement surgira, il sera à la fois plus spontané, plus explosif et plus durable. Les citoyens arabes ont été témoins des solutions extrêmes auxquelles leurs gouvernements sont prêts à recourir pour se maintenir au pouvoir. Les régimes coercitifs connaissent bien, eux aussi, la détermination des masses à les « dégager ». Le printemps arabe n’a pas dit son dernier mot.
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